Jour 2 : Le Verdon - au large des Sables d'Olonne
6h du mat, Guy va promener Dolly et nous sort par la même occasion de notre profond sommeil un quart d'heure avant l'heure décidée. Un peu trop tôt quand on se couche à 2h passées.
Nous appareillons vers 7h30, 40 minutes après notre collègue et son She 32 bleu.
La sortie des passes se fait dans le calme, et nous entamons la montée au près, avec un vent faible et irrégulier qui nous amène à mettre de temps en temps un coup de moteur. La ligne de traîne que nous avons mouillée finit pas nous offrir autre chose que des algues : je sors un joli maquereau d'une quarantaine de centimètres.
Vers 16h, la VHF fait entendre un « Mayday ». Un bateau sloop coque bleue s'est fait prendre dans les pièges à poissons près du phare de Chassiron. Nous sommes à une dizaine de milles de là.
C'est un bateau type Zodiac qui a donné l'alerte et lui porte assistance. De multiples appels entre le phare de Chassiron, le CROSS Etel et la SNSM s'ensuivent, où l'on demande notamment au naufragé de répondre à la VHF, puis de donner son numéro de portable. Jacques commence à s'inquiéter sérieusement. « ça c'est Guy ».
A 17h est décidée une tentative de remorquage vers Saint-Denis d'Oléron. Nous apprenons enfin qu'il s'agit « d'un homme et d'un chien ». Jacques s'écrie : « C'est lui ! »
Notre cher Guy, avec qui nous avons dîné hier soir, s'est échoué sur les roches de Chassiron !
S'est-il endormi, avec si peu de sommeil, et sans pilote ?
Puis la houle se lève et ne tarde pas à contrarier mon estomac, et cela jusqu'à la nuit tombée. Une nuit qui coûte cher en matériel puisque Jacques « mains de beurre » envoie à la mer une manivelle de winch, et plus tard le fanion du club, tout neuf.
Nous nous relayons toutes les trois heures à la barre jusqu'au matin.