Jour 28 : Derry / Sunny Thursday

Publié le par Vincent

Jeudi 30 juillet :

Journée à Derry, à deux heures et demie de train de Bangor. Ce qui nous permet de découvrir la beauté (et la verdure) de ce coin de campagne irlandaise.

 

La deuxième ville d'Irlande du Nord a connu une histoire tumultueuse, et ce jusque très récemment.


Une des portes de la cité fortifiée.
 

La cathédrale Sainte Colombe, protestante. Un chanteur à la voix haut perchée (contre-baryton?) y donnait un concert.


La visite du Tower Museum nous offre une meilleure vision de la complexité du conflit, dont les racines remontent au Moyen-Âge. L'Angleterre a tôt décidé d'envoyer en nombre des colons protestants en Irlande du Nord, terre initialement catholique. Un moyen efficace pour en prendre le contrôle, car évidemment, c'est aux protestants que la Couronne confiait le pouvoir sur place.

Mais en 1685 un catholique accède au trône d'Angleterre, James II. Il met fin à la domination en Irlande de la minorité protestante au gouvernement et dans l'armée.

A Derry, la majorité de la population était alors protestante. Lorsqu'en 1688, la garnison protestante est remplacée par des troupes catholiques, les protestants se sentant menacés expulsent les catholiques de la Cité et s'y retranchent. L'armée anglaise assiègera Derry pendant 105 jours, et un quart des assiégés (soit plusieurs milliers de personnes) périra plutôt que de se rendre, jusqu'à ce que des navires anglais brisent le siège. D'où le slogan « No surrender » encore très en vogue aujourd'hui dans la communauté protestante.


Robert Lundy, gouverneur protestant de Derry en 1688, a fui la ville à l'approche des troupes catholiques. Il est depuis considéré comme l'archetype du traître et chaque année, les protestants brûlent son effigie lorsqu'ils commémorent la fermeture des portes de la cité.


Plus léger, on trouve aussi dans le musée de Derry une référence aux enfants du pays, les Undertones.

 

Les deux communautés occupent aujourd'hui des quartiers séparés géographiquement par la cité.

L'opposition est bien visible dans les rues, chacun affichant ses revendications sur ses murs.

 

Fountain, le quartier protestant : no surrender !

 

Le quartier catholique de Bogside, lieu d'affrontements sanglants durant ces 40 dernières années.

Les pignons des habitations servent de vitrine politique.

Une filliation surprenante, qui plait à Jacques.

 

 


Cette année encore des cailloux ont volé bas.


 

Le monument aux victimes du Bloody Sunday (13 civils morts lors d'une manifestation réprimée sévèrement par l'armée britannique en 1972).

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